Andrest, commune des Hautes-Pyrénées (65)
Andrest, commune des Hautes-Pyrénées (65)
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Histoire

Brève histoire d’Andrest, village bigourdan

Les origines

Que savons nous des origines du village ? A ce jour aucun vestige antérieur à notre ère ou au haut-médiéval n’a été répertorié sur le territoire andrestois. Ainsi préhistoire et protohistoire du site sont mal connues. Cependant quelques noms de villages, tels que Sanous ou Andrest, comportant des terminaisons et des racines prélatines, attestent d’une occupation du sol importante.

Il demeure que l’étymologie même du nom d’Andrest reste méconnue.

On peut simplement affirmer qu’à la veille de la conquête romaine, le territoire s’organisait autour de tribus (aquitains, celtibères) qui possédaient toutes leur oppidum (place fortifiée, édifiée sur les hauteurs : Saint Lézer, Lagarde, Soublecause par exemple).

L’époque gallo-romaine

La conquête romaine qui suivit a laissé de nombreuses traces et en particulier un puissant réseau de chemins qui quadrille la plaine.

Deux voies principales, le chemin de la Poutge et le chemin de Peyralade traversaient le territoire andrestois, dans l’axe nord-sud. Elles reliaient Vic et Tarbes.

Dans le sens est-ouest, ce sont cinq chemins qui reliaient les villages d’Andrest, Gayan, Siarrouy, Trougnan, Oursbelille, Marsac. A proximité de ces voies de nombreux vestiges attestent de l’occupation du sol (débris de briques ou de tuiles, tessons, pieds d’amphore, poteries,…). Le chemin de la Poutge desservait également trois sites reconnus gallo-romains dont la villa d’Andrest (quartier Saint Vincent).

L’époque médiévale

Cette époque est mieux connue grâce aux nombreux traités et chartes qui la jalonnent. Andrest apparaît dans les textes en 1272 (Livre verd de Bénac). Jusqu’à cette date le comte de Bigorre était le souverain d’Andrest.

Le 20 octobre 1272 Esquibat de Chabannes, alors comte de Bigorre et seigneur d’Andrest, cède la seigneurie d’Andrest et le village limitrophe de Trougnan à Raymond-Garcie IV, seigneur de Castelloubon, vicomte de Lavedan.

C’est l’acte le plus ancien et la première date importante de l’histoire.

Une période de grands travaux va alors débuter : creusement du canal, abandon du site de Trougnan et refondation du village d’Andrest, construction d’une nouvelle église, édification du château.

Le creusement du canal (1281-1282)

Le 17 juin 1281 Raymond Garcie IV négocie avec le seigneur d’Oursbelille l’autorisation de faire une prise d’eau sur l’Echez et de creuser un canal pour faire tourner les trois meules du moulin banal qu’il va construire. Comme la charte le précise, le canal amènera l’eau au plus droit à travers sa terre. Canal et moulin fonctionnaient encore à l’aube du 21e siècle.

La refondation du village

En 1303 Arnaud de Lavedan, fils de Raymond-Garcie, fonde un village neuf entre Trougnan et Saint Vincent, les deux villages primitifs situés respectivement au sud et au nord du village actuel.

L’implantation du village neuf est toujours parfaitement visible sur les cadastres et sur le terrain. En effet le cœur du village actuel conserve l’organisation du 14e siècle. Il présente un quadrillage régulier, orienté sur les points cardinaux et comportant de grandes parcelles, à peu près égales, lesquelles permettaient d’implanter une ferme, des granges et un jardin ou un pré (3). C’est un exemple unique dans la région.

Cette refondation du village, qui va durer plusieurs décennies, entrainera l’abandon du village de Trougnan. Avant 1272 il existe deux églises paroissiales et deux seigneuries dites d’Andrest et de Trougnan. Après cette date la seigneurie de Trougnan disparaît.

Construction d’une nouvelle église

Une nouvelle église est bâtie au centre du parcellaire original ; c’est un vaste bâtiment à nef unique et clocher mur. Elle est dédiée à Saint Barthélémy. Dans le même temps l’église du village de Trougnan sera abandonnée.

Ainsi à partir du 14e siècle deux églises vont servir aux offices religieux : la plus ancienne dédiée à Saint Vincent et la nouvelle dédiée à Saint Barthélémy.

En 1342 Andrest devient siège d’un archiprêtré de 13 paroisses, signe de son Il n’est pas possible de préciser l’aspect de cette première église qui fut brulée pendant les guerres de religion.

Noter que le mur servant de support au clocher-tour actuel est en réalité l’ancien clocher-mur médiéval .

L’édification du château

La date de construction du château est mal connue. Il est permis de penser que sa construction est concomitante avec celle du village (14e siècle). Il est implanté au sud-ouest du village neuf. Il s’agit d’une plateforme de terre qui supporte une grosse bâtisse faite de briques et de galets roulés. Elle est entourée d’un fossé alimenté par une déviation du canal. Son aspect est connu par les textes à partir seulement du 16e siècle. Cette bâtisse servira de résidence aux vicomtes de Lavedan, seigneurs d’Andrest.

Après 1350, Andrest disparaît presque complètement des textes, sauf dans un censier de 1429 et quelques mentions éparses. Le village ne revient sur le devant de la scène qu’au 16e siècle, au cœur des guerres de religion.

L’époque moderne

Toutes les transformations réalisées aux 13e et 14e siècles vont entrainer progressivement la disparition des habitats antérieurs.

Le 16e siècle marque un premier coup d’arrêt dans la lente évolution villageoise.

Les guerres de religion vont entrainer la destruction presque systématique des églises et villages du nord du comté. L’église Saint Barthélémy sera incendiée en 1569.

Au 18e siècle, la prospérité revenue, les constructions se multiplient et les églises s’enrichiront de retables de grande qualité, de style baroque (2).

Il faut attendre 1758 pour que la documentation nous éclaire sur l’état de l’église Saint Barthélémy. Bien que partiellement restaurée au cours du 17e siècle, elle menace ruine. La communauté et l’archiprêtre décident alors, en 1763 de la reconstruire entièrement. Dans le même temps, le château édifié par Arnaud de Lavedan sera démoli et transformé en une maison chartreuse.

Des pierres du château seront utilisées dans la reconstruction de la nouvelle. Elle connaîtra plusieurs restaurations tout au long du 19e siècle jusqu’à l’écroulement d’une partie de la voûte en 1898 qui justifia la pose d’un lambris « en pin des landes sans nœuds vicieux ».

L’église Saint Vincent, bâtie sur les vestiges d’une villa gallo-romaine, sera démolie vers 1765 par la réalisation de la route d’Etigny (ex RD 935), reléguant la Poutge et le chemin de Peyralade en simples voies d’exploitation.

délibérer des affaires de la communauté, décident le 26 février 1776 de construire une maison commune qui servira d’école. Cette maison existe encore, elle est située en  face de l’église .

Au cours du 19e siècle, la commune va se doter de nombreux équipements : écoles, ponts, bureau de poste, mairie, gare (la voie ferrée Tarbes-Morcenx fut inaugurée par Napoléon III en 1859). Néanmoins le milieu du 19e siècle va marquer un deuxième coup d’arrêt : l’exode des jeunes vers les villes ou vers l’Amérique du Sud et la crise agricole (phylloxéra et oïdium de la vigne) vont entrainer une diminution notable de la population.

Début du 20e siècle la commune ne comte plus que 621 habitants alors qu’elle en comptait 866 en 1833.